La légende du briseur de chaînes
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La légende du briseur de chaînes
Extrait d'histoires transmises par les anciens de la guilde des forgerons, origine inconnue : Les mythes Limséen, par Aerstdenkyra "historien"
Surctes était forgeron en ces temps lointain où il l’art n’était transmis que de pères en fils, où l’art de plier le fer était adulé, où les forgerons étaient les égaux des rois et où l’acier valait plus que l’or. Surctes vivait dans la forge plus que nulle part ailleurs. Enfermé avant le lever du soleil, libéré bien après que les derniers rayons n’eussent disparus à l’horizon. Surctes vivait sous le regard sérieux et intraitable de son père, aussi féroce que les plus brûlantes braises de sa forge, pliant son corps et son âme comme son marteau pliait le métal.
Bien qu’il eut déjà l’âge d’homme et de raison, jamais ou presque, il n’était sorti de la forge ou de chez lui. Les seules personnes qu’il connaissait était les marchands qui venaient passer commande à son père ou les quelques hommes du village capable de se payer les services d’un forgeron. Des jeunes gens de son âge il n’avait plus que des souvenirs et les échos de cris entendu malgré le ronflement du feu de la forge. Fils unique d’une mère morte en couche pour lui donner naissance, son père était la seule famille qu’il n’eut jamais connu.
Surctes avait désormais vingt ans et sa soif de découvrir le monde et de sortir de la forge devenait plus pressante que jamais. Mais au regard de son père, plus dur encore que l’acier qu’il forgeait, l’apprenti forgeron ne pouvait se défiler. Surctes savait bien ce que son père lui avait inculquer. S’il partait il n’aurait rien. Son seul savoir, la seul chose qu’il savait faire étant forger, dehors sans forge, sans fer et sans foyer, il ne serait rien. Aussi, Surctes restait enfermé, scrutant les flammes comme si elles pouvaient lui apporter un secours, une porte de sortie vers un monde nouveau.
Surctes avait désormais vingt-cinq ans, homme mûr et bien fait, mais toujours enfermé, dirigé par un père qui n’escomptait pas le libérer avant qu’il ne soit décider à lui transmettre sa forge. Le jeune forgeron était toujours aussi seul, aussi désespéré, quand vînt un jour, égaré il ne sut comment, un jeune félin au pelage couleur nuit se retrouva dans la forge.
Le jeune félin était tremblant, fébrile et blessé. Une de ses pattes qu’il gardait contre son ventre était meurtrie et entaillée. Aux yeux de Surctes il ne pouvait que s’agir d’une arme d’homme telle qu’il en forgeait tant depuis l’enfant. Attendri par la pauvre créature, le forgeron se penchant pour venir la recueillir dans ses bras et la réconforter. Il la soigna du mieux qu’il put et lui fît une petite place dans un coin reculé de la forge là où son père ne pourrait le trouver.
Ainsi passa une année, Surctes soignant le félin et le félin recouvrant ses forces. Sans qu’un mot ne soit échangé, le forgeron et le félin virent naître une certaine forme d’amitié, complices de tous les jours. Chaque fois que Surctes se retrouvait seul dans la forge, enfermé par un verrou et des chaînes d’acier, il allait vers le félin et jouait avec lui ou lui racontait ses désirs les plus ardents de libertés.
Cependant, un jour le père du forgeron découvrit le félin au pelage sombre dans la forge et entrant dans une colère aussi noir que les braises étaient rougeoyantes dans l’âtre. Il attrapa une des lames qui trainait et qu’il venait de forger et chasse l’animal de malheur, tendant de l’étriper. Heureusement, le félin était pleinement guéri et trop rapide pour le forgeron. Il parvint à s’échapper grâce à l’aide de Surctes qui entrouvrit les portes de la forge.
- Mon fils ! Comment oses-tu te dresser contre ma volonté !? Lui hurlant son père en le voyant faire. Ne vois-tu pas qu’il s’agit d’un esprit malin, porteur de malheur ?
- Et comment le pourrais-je père ? Vous qui me gardait enfermé jours et nuits, sans rien découvrir ni connaître de notre monde que la forge et l’acier ? Lui répondit Surctes, trouvant le courage de braver l’autorité paternelle.
- Comment ? Tu remets en question la façon dont je t’éduque et prends soin de toi ! Fils indigne !
Surctes voulu lui répondre mais son père fût plus rapide et sa main s’abattit sur lui et le jeta au sol. Rouge de rage, le père enchaîna son fils dans un coin de la forge.
- Tu resteras ici cette nuit, sans eau ni nourriture et tu méditeras sur la façon dont tu t’es comporté envers celui qui est ton père, qui te nourrit et t’apprend comment devenir un homme respectable ! Tu méditeras sur la honte que tu jettes sur ta personne et ta famille vaurien !
Et Surctes se retrouva enchaîné pour la nuit, incapable de soulager son dos ou ses jambes après sa longue journée de labeur. Sa joue le cuisant encore du coup qu’il avait reçu, il laissa ses larmes tenter d’apaiser la sensation de brûlure sur son visage et la douleur dans son cœur. Il allait finalement s’endormir, au moment où la lune entière resplendissait dehors à son zénith, quand le félin au noir pelage entra de nouveau dans la forge par une entrée que jamais Surctes n’avait pu trouver.
Il s’approcha du forgeron et lui proposa un marcher. Surctes resta d’abord interdit devant le félin qui lui parlait et cru être devenu fou à force d’être enfermé et maltraité. Mais quand il se rendit compte que tout était bien trop réel et que le félin attendait patiemment qu’il lui réponde, il finit par lui dire de s’expliquer !
- Je peux t’offrir le pouvoir de briser tes chaînes et de trouver la liberté Surctes. Mais en échange, tu devras me suivre là où j’irais et mettre le don que je t’offrirai à mon service.
Surctes écouta longuement et après réflexion lui répondit.
- Ce que tu me proposes, félin, n’est rien d’autre qu’une nouvelle forme de servitude guère différente que celle que je connais ici.
- Il est vrai, que tu me seras redevable jeune forgeron. Mais pendant un an, je t’ai observé, pendant un an je t’ai écouté et je sais que tu es quelqu’un de bien. Quelqu’un qui me comprendra et que jamais tu ne te sentiras enfermé à mes côtés. Je t’offre le pouvoir de briser toutes les chaînes qui entrave les malheureux qui comme toi souffrent, sont rejeté, exclus ou enfermés.
Surctes réfléchit longuement, une nouvelle fois, alors que la lune illuminait la voute céleste. Qu’avait-il à perdre ? Qu’avait-il à craindre de plus ? Le félin lui était redevable et venait lui offrir la chance de se libérer, de briser ces chaînes d’acier et de découvrir enfin le monde du dehors, pourquoi refuser ?
- J’accepte ton offre félin. Donnes moi le pouvoir de briser les chaines et je te suivrais.
Et le félin s’approcha de lui, ombre parmi les ombres. Il toucha du bout de son museau le front du forgeron et lui transmit le pouvoir de briser les chaînes. En s’écartant, il regarda Surctes écarter les bras et regarder l’acier qui l’entravait tomber en lambeau, en copeaux de métal à ses pieds. Il le regarda s’approcher de la porte, poser sa main sur le verrou d’acier et le briser comme s’il n’était que du verre. Il l’observa sortir à la lueur de la lune, lever ses bras au ciel et inspirer sa première bouffée d’air d’homme libre. Il le mena ensuite à sa suite, ombre parmi les ombres, le guidant sur les chemins de la liberté.
Surctes était forgeron en ces temps lointain où il l’art n’était transmis que de pères en fils, où l’art de plier le fer était adulé, où les forgerons étaient les égaux des rois et où l’acier valait plus que l’or. Surctes vivait dans la forge plus que nulle part ailleurs. Enfermé avant le lever du soleil, libéré bien après que les derniers rayons n’eussent disparus à l’horizon. Surctes vivait sous le regard sérieux et intraitable de son père, aussi féroce que les plus brûlantes braises de sa forge, pliant son corps et son âme comme son marteau pliait le métal.
Bien qu’il eut déjà l’âge d’homme et de raison, jamais ou presque, il n’était sorti de la forge ou de chez lui. Les seules personnes qu’il connaissait était les marchands qui venaient passer commande à son père ou les quelques hommes du village capable de se payer les services d’un forgeron. Des jeunes gens de son âge il n’avait plus que des souvenirs et les échos de cris entendu malgré le ronflement du feu de la forge. Fils unique d’une mère morte en couche pour lui donner naissance, son père était la seule famille qu’il n’eut jamais connu.
Surctes avait désormais vingt ans et sa soif de découvrir le monde et de sortir de la forge devenait plus pressante que jamais. Mais au regard de son père, plus dur encore que l’acier qu’il forgeait, l’apprenti forgeron ne pouvait se défiler. Surctes savait bien ce que son père lui avait inculquer. S’il partait il n’aurait rien. Son seul savoir, la seul chose qu’il savait faire étant forger, dehors sans forge, sans fer et sans foyer, il ne serait rien. Aussi, Surctes restait enfermé, scrutant les flammes comme si elles pouvaient lui apporter un secours, une porte de sortie vers un monde nouveau.
Surctes avait désormais vingt-cinq ans, homme mûr et bien fait, mais toujours enfermé, dirigé par un père qui n’escomptait pas le libérer avant qu’il ne soit décider à lui transmettre sa forge. Le jeune forgeron était toujours aussi seul, aussi désespéré, quand vînt un jour, égaré il ne sut comment, un jeune félin au pelage couleur nuit se retrouva dans la forge.
Le jeune félin était tremblant, fébrile et blessé. Une de ses pattes qu’il gardait contre son ventre était meurtrie et entaillée. Aux yeux de Surctes il ne pouvait que s’agir d’une arme d’homme telle qu’il en forgeait tant depuis l’enfant. Attendri par la pauvre créature, le forgeron se penchant pour venir la recueillir dans ses bras et la réconforter. Il la soigna du mieux qu’il put et lui fît une petite place dans un coin reculé de la forge là où son père ne pourrait le trouver.
Ainsi passa une année, Surctes soignant le félin et le félin recouvrant ses forces. Sans qu’un mot ne soit échangé, le forgeron et le félin virent naître une certaine forme d’amitié, complices de tous les jours. Chaque fois que Surctes se retrouvait seul dans la forge, enfermé par un verrou et des chaînes d’acier, il allait vers le félin et jouait avec lui ou lui racontait ses désirs les plus ardents de libertés.
Cependant, un jour le père du forgeron découvrit le félin au pelage sombre dans la forge et entrant dans une colère aussi noir que les braises étaient rougeoyantes dans l’âtre. Il attrapa une des lames qui trainait et qu’il venait de forger et chasse l’animal de malheur, tendant de l’étriper. Heureusement, le félin était pleinement guéri et trop rapide pour le forgeron. Il parvint à s’échapper grâce à l’aide de Surctes qui entrouvrit les portes de la forge.
- Mon fils ! Comment oses-tu te dresser contre ma volonté !? Lui hurlant son père en le voyant faire. Ne vois-tu pas qu’il s’agit d’un esprit malin, porteur de malheur ?
- Et comment le pourrais-je père ? Vous qui me gardait enfermé jours et nuits, sans rien découvrir ni connaître de notre monde que la forge et l’acier ? Lui répondit Surctes, trouvant le courage de braver l’autorité paternelle.
- Comment ? Tu remets en question la façon dont je t’éduque et prends soin de toi ! Fils indigne !
Surctes voulu lui répondre mais son père fût plus rapide et sa main s’abattit sur lui et le jeta au sol. Rouge de rage, le père enchaîna son fils dans un coin de la forge.
- Tu resteras ici cette nuit, sans eau ni nourriture et tu méditeras sur la façon dont tu t’es comporté envers celui qui est ton père, qui te nourrit et t’apprend comment devenir un homme respectable ! Tu méditeras sur la honte que tu jettes sur ta personne et ta famille vaurien !
Et Surctes se retrouva enchaîné pour la nuit, incapable de soulager son dos ou ses jambes après sa longue journée de labeur. Sa joue le cuisant encore du coup qu’il avait reçu, il laissa ses larmes tenter d’apaiser la sensation de brûlure sur son visage et la douleur dans son cœur. Il allait finalement s’endormir, au moment où la lune entière resplendissait dehors à son zénith, quand le félin au noir pelage entra de nouveau dans la forge par une entrée que jamais Surctes n’avait pu trouver.
Il s’approcha du forgeron et lui proposa un marcher. Surctes resta d’abord interdit devant le félin qui lui parlait et cru être devenu fou à force d’être enfermé et maltraité. Mais quand il se rendit compte que tout était bien trop réel et que le félin attendait patiemment qu’il lui réponde, il finit par lui dire de s’expliquer !
- Je peux t’offrir le pouvoir de briser tes chaînes et de trouver la liberté Surctes. Mais en échange, tu devras me suivre là où j’irais et mettre le don que je t’offrirai à mon service.
Surctes écouta longuement et après réflexion lui répondit.
- Ce que tu me proposes, félin, n’est rien d’autre qu’une nouvelle forme de servitude guère différente que celle que je connais ici.
- Il est vrai, que tu me seras redevable jeune forgeron. Mais pendant un an, je t’ai observé, pendant un an je t’ai écouté et je sais que tu es quelqu’un de bien. Quelqu’un qui me comprendra et que jamais tu ne te sentiras enfermé à mes côtés. Je t’offre le pouvoir de briser toutes les chaînes qui entrave les malheureux qui comme toi souffrent, sont rejeté, exclus ou enfermés.
Surctes réfléchit longuement, une nouvelle fois, alors que la lune illuminait la voute céleste. Qu’avait-il à perdre ? Qu’avait-il à craindre de plus ? Le félin lui était redevable et venait lui offrir la chance de se libérer, de briser ces chaînes d’acier et de découvrir enfin le monde du dehors, pourquoi refuser ?
- J’accepte ton offre félin. Donnes moi le pouvoir de briser les chaines et je te suivrais.
Et le félin s’approcha de lui, ombre parmi les ombres. Il toucha du bout de son museau le front du forgeron et lui transmit le pouvoir de briser les chaînes. En s’écartant, il regarda Surctes écarter les bras et regarder l’acier qui l’entravait tomber en lambeau, en copeaux de métal à ses pieds. Il le regarda s’approcher de la porte, poser sa main sur le verrou d’acier et le briser comme s’il n’était que du verre. Il l’observa sortir à la lueur de la lune, lever ses bras au ciel et inspirer sa première bouffée d’air d’homme libre. Il le mena ensuite à sa suite, ombre parmi les ombres, le guidant sur les chemins de la liberté.
Sieur Vrémaux- Curieux
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